Face à la peur que peut susciter le changement, vous mettez en avant le coût de l’inaction. Le risque est-il devenu tabou aujourd’hui ?
La prise de risque est problématique car elle est toujours mise en scène par ses conséquences négatives. On focalise notre attention sur les coûts de notre action et on oublie le plus souvent les coûts de notre inaction… Et on oublie qu’il n’y a pas de plus grand risque que de ne jamais en prendre ! Heureusement que nos lointains ancêtres ont eu l’audace de frapper deux pierres entre elles…
Les acteurs du logement ont-ils un rôle à jouer dans ce changement?
Tous les corps professionnels peuvent être touchés par la « risquophobie » ambiante. Aujourd’hui, l’arborescence de l’innovation dans nos sociétés contemporaines est partout : dans les communications, la production énergétique, les transports, l’information… Pourquoi ne serait-elle pas dans le construit ? Ce sont des endroits où nous passons une grande partie de notre vie.
Faut-il libérer le cadre de l’innovation ?
La prise de risque et l’expérimentation sont des sujets intimement liés et nous ramènent au principe de précaution. Ce n’est pas ce principe qui m’inquiète mais l’idéologie qui l’entoure, le « précautionnisme » qui prétend appliquer ce principe partout et inconditionnellement. Si nous n’explorons pas les mondes possibles, nous désespérons les générations futures.