21 janvier 2016

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L’économie circulaire : faire plus et mieux avec moins

L’économie circulaire fait face à l’économie dite linéaire qui semble dépassée. L’économie linéaire consiste à l’extraction de matières premières qui seront utilisées pour fabriquer des produits, qui seront consommés puis jetés. L’Homme a pris conscience qu’il s’est peu à peu détaché de son écosystème en suivant ce principe et que les ressources naturelles qu’il exploite ne sont pas inépuisables. C’est ce qui l’a poussé à réfléchir à un nouveau modèle de société par de nouveaux modes de production et de consommation.

Définition de l’économie circulaire

« Une révolution ne se produit pas lorsque la société adopte de nouveaux outils, elle arrive quand la société adopte de nouveaux comportements. » – Clay Shirky, Us Now

La notion d’écologie industrielle apparaît dans les années 1970. En France comme à l’étranger, le concept d’économie circulaire émerge depuis quelques années. Le prospectiviste américain Jeremy Rifkin explique dans ses écrits (Troisième Révolution Industrielle) un passage de l’âge de la possession à celui de l’accès. Le concept d’économie collaborative a été un premier pas : l’apparition des services entre particuliers comme le covoiturage montre bien que les comportements changent et amènent à une révolution sociétale.

Inspiré de la Nature, le fondement de l’économie circulaire repose sur le principe de « refermer le cycle de vie ». On produit des biens et services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l’eau et des sources d’énergie. On parle aussi des « 4R » : réparer, recycler, refabriquer, réduire. Comme l’indique l’ADEME, on augmente l’efficacité de l’utilisation des ressources et on diminue l’impact sur l’environnement tout en permettant le bien-être des individus.

L’économie circulaire touche d’un côté la production et l’offre de biens et de services par l’approvisionnement durable, l’éco-conception, … et de l’autre la consommation, la demande et les comportements par l’achat responsable, la consommation collaborative, le recyclage et la valorisation des déchets.

Passer du jetable au durable

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme  » – Antoine Lavoisier

Dès la conception d’un produit, les différents acteurs liés à sa fabrication vont travailler sur sa qualité, prendre en compte sa durabilité et comment le produit ou ses composants pourront être recyclés. Ainsi, une fois jeté par son premier acquéreur, le produit pourra bénéficier d’une deuxième vie ou être décomposé afin d’obtenir de nouvelles matières premières. L’objectif est de retarder et réduire au maximum la perte de matière. Toutes les étapes de production, réutilisation et reconversion seront réfléchies afin de limiter au maximum les déchets et minimiser les impacts environnementaux sur l’ensemble du cycle de vie. On parle alors d’éco-conception.

L’économie circulaire fait face à la généralisation de l’obsolescence programmée des produits de consommation. L’obsolescence programmée c’est la programmation volontaire de la fin de vie d’un produit, il devient inutilisable et est alors jeté car sa réparation est trop compliquée ou trop onéreuse. Réparer coûterait plus cher et prendrait plus de temps que d’acheter un nouveau produit. Ce phénomène touche tout type de produits du quotidien.

L’économie circulaire en quelques chiffres

economie circulaire - chiffres ADEME juillet 2015

Mêler éthique et esthétique : la tendance de l’upcycling

Le phénomène d’upcycling nous vient des artistes des pays en voie de développement, comme les pays d’Afrique, qui se sont approprié l’économie circulaire et ont magnifié les objets les plus banaux. Les designers ne se contentent pas de récupérer les objets pour leur donner une deuxième vie, ils mêlent éthique et esthétique dans leurs projets de création afin d’obtenir un objet encore plus original que le produit de base. La tendance de l’upcycling est née ! Upcycler, c’est réutiliser, mais pas n’importe comment : on s’approprie l’objet et on le modifie pour le rendre original et utile. Souvent, on le détournera de son usage habituel pour lui en attribuer un nouveau.

L’économie circulaire : exemples de domaines d’application :

  • Le Relais,  le coton des vêtements pour isoler les bâtiments : Les bornes  » Relais  » permettent aux particuliers de déposer des vêtements, chaussures et textiles en bon état pour être revendus à bas prix. Le restant des dons est recyclé pour en tirer le coton qui est transformé en matière isolante pour le bâtiment. Consulter le site web
  • Envie Anjou, récupération de matériels d’aides techniques : Envie Anjou récupère du matériel d’aides techniques comme les fauteuils roulants, lits médicalisés, lèves-personnes, … pour les rénover et les revendre à des personnes à faibles ressources.
  • API’UP, du déchet au design de meubles : L’association API’UP éco-conçoit des meubles et des objets modernes de qualité à partir de matériaux délaissés. Les impacts environnementaux de chaque gamme produite sont évalués dès la phase de conception. Consulter le site web
  • Freitag, des bâches de camion transformées en sacs : La volonté des deux fondateurs allemands était d’avoir un sac solide, fonctionnel et étanche car à Zurich beaucoup se déplacent à vélo. Les designers ont été inspirés par le trafic coloré de poids-lourds. Ils rachètent les bâches de camion usagées pour concevoir leurs sacs. Consulter le site web